
Pour qu’un titre voit le jour, il ne s’agit pas seulement d’avoir des paroles touchantes mises en avant par une belle voix. Pour créer de la musique, il y a un travail énorme qui a lieu derrière les coulisses aussi bien pour l’arrangement que pour la composition. Il est infortuné que le rôle incontestable de ces soldats de l’ombre soit souvent oublié puisque c’est bien leur addition à un projet qui en signe la réussite. Le travail d’arrangement, en plus des connaissances musicales, nécessite d’être régulièrement informé des nouvelles technologies afin de donner le meilleur rendu possible. Ainsi, on a tenu à vous présenter un nom qui a su se forger une réputation parmi les têtes d’affiche en Tunisie.
Qu’il s’agisse de composition ou d’arrangement, la touche de Chokri Bouddidah est indéniable. Excellent pianiste, compositeur à la sensibilité artistique remarquable, arrangeur minutieux qui réinvente l’âme de chaque morceau, cet artiste est une fierté pour la musique tunisienne.
En plus d’avoir collaboré avec de grands noms comme Saber Rebai, Mounira Hamdi, Walid Tounsi, Oussema Guesmi, Emna Fakhir ou encore Aymen Lassig, Chokri Boudidah a une discographie personnelle riche de titres comme « diamonta » et « Ritej » qui a été enregistré avec de grands noms comme Nabil Abdelmoula, les jumeaux Gharbi, Hamza Obba, Hafedh Belhani… Aussi, « Ritej » est un morceau qui a valu un prix de composition en Russie à son créateur. C’est aussi avec ce titre que le nom de Chokri Boudidah se fait connaitre dans le monde arabe et il a été notamment invité dans un média réputé en Irak. Le succès de ce morceau a été tel qu’on le joue dans les célébrations maritales en Turquie. Cette création tunisienne a fait la fierté de son artiste mais aussi de la Tunisie.
Pour ce musicien qualifié de génie par ses professeurs, tout a commencé par une délicieuse concurrence au sein de la famille. En voyant son frère violoniste jouer, le jeune garçon qu’il était a ressenti un émerveillement pour la musique et voulait découvrir également ce monde merveilleux de notes et de clés. En se remémorant ce temps de l’enfance, Chokri Boudidah, les yeux brillants de nostalgie, se souvient des heures interminables qu’il passait à jouer. Infatigable, poussé par une passion grandissante à exceller, il voulait frôler les limites de la perfection. Peut-on s’attendre à moins que cela lorsqu’il s’agit d’un élève du grand Ahmed Achour ?
Son talent incontestable a malheureusement attiré des personnes immorales qui n’ont aucun respect de la propriété intellectuelle ni des droits d’auteur. En effet, Chokri Boudidah a été victime d’un chanteur méconnu qui a utilisé l’une de ses compositions sans son accord. Il s’agit d’un certain d’Oman, nommé Nour El Omari qui a utilisé l’intro de « Ritej » pour l’une de ses chansons. Ce type d’incident nous renverra constamment à une problématique majeure : la situation de l’artiste en Tunisie. D’où l’urgence de proposer des solutions effectives et de légiférer des textes de loi protégeant les droits des musiciens.